AGRICULTURE DURABLE ?

    • C'est une agriculture économiquement viable, socialement équitable et écologiquement saine
    • Elle permet d'assurer à long terme les besoins alimentaires de la population et les revenus des producteurs sans dégrader l'environnement

Les mouches des légumes à la Réunion

Systématique

L'appellation "mouches des légumes" désigne à La Réunion les espèces qui attaquent les cultures maraîchères (tomates et cucurbitacées diverses principalement). Le terme est inexact puisque ces cultures sont en fait des fruits, c'est à dire l'organe de la plante qui porte les graines. Ces "mouches des légumes", comme celles qui provoquent des dégâts en arboriculture, appartiennent donc à la grande famille des mouches des fruits, les Tephritidae. Cette famille compte environ 3000 espèces différentes dont une centaine causent des problèmes économique pour l'Homme. Sur cette centaine, huit sont présente à La Réunion : quatre s'attaquent à l'arboriculture (les "mouches des fruits") et quatre au maraîchage (les "mouches des légumes"). Les quatre mouches posant des problèmes économiques en maraîchage sont la mouche de la tomate Neoceratitis cyanescens et les trois mouches des cucurbitacées qui sont le sujet principal du programme Gamour : la mouche du melon Bactrocera cucurbitae, la mouche éthiopienne des cucurbitacées Dacus ciliatus et la mouche des cucurbitacées de l'Océan Indien Dacus demmerezi.

      

 

Origine

Une seule de ces mouches est indigène à La Réunion : les sept autres ont toutes été accidentellement introduites au cours du siècle dernier. Ces introductions sont favorisées par l'augmentation des flux de personnes et de marchandises. Elles arrivent le plus souvent par des fruits infestés contenant des œufs ou des larves. Il peut s'agir d'échanges commerciaux mais également de bagages individuels qui échappent aux contrôles à la frontières. Aujourd'hui, d'autres espèces invasives font planer un risque supplémentaire pour l'agriculture : ne ramenez jamais de fruits dans vos bagages à La Réunion.

Cycle biologique

Pendant la première semaine de leur existence, les mouches adultes sont présentes dans la végétation environnant les cultures. C'est là qu'elles s'accouplent et maturent leurs œufs. Une fois accouplées et gravides, les femelles vont pondre en piquant à travers la peau du fruit pour y déposer leurs œufs (1).Ces œufs mettent 1 ou 2 jours à éclore, et les asticots qui en sortent vont dévorer le fruit de l'intérieur (2). Ils passeront par trois stades successifs, de plus en plus gros. Au bout d'environ une semaine, les asticots sortent du fruit pourri et, en se recroquevillant puis en se détendant brusquement, elles vont sauter à quelques centimètres pour tomber au sol. Là, elles vont s'enfouir sous terre, s'immobiliser et former des pupes (3). Ces pupes ressemblent à des gros grains de riz bruns protégés par une coque rigide. Dans cette enveloppe protectrice, les asticots vont peu à peu se transformer en mouches adultes. En une semaine environ, la métamorphose est complète et les nouveaux adultes peuvent émerger de la pupe pour former une nouvelle génération (4). Le cycle complet, de l'œuf à l'adulte prêt à pondre, dure donc environ trois semaines.Cependant, cette durée est variable selon l'espèce considérée et peut être modifiée par les conditions climatiques. La température joue un rôle prépondérant : en hiver le cycle est fortement ralenti, il peut durer plusieurs mois.